Bonjour.
Oui je sais je n'ai pas écrit depuis longtemps mais j'ai été très occupé le mois d'août qui était mon dernier au Japon. J'avais donc autre chose à faire que d'actualiser mon blog.
En plus j'habitais chez mon copain et j'ai dû toucher mon ordi 2 fois dans le mois.

Les articles sur le mois d'Août et mon dernier voyage à Hiroshima viendront le plus vite possible, pour les curieux qui me lisent tout de même.
Pour l'heure, je vais parler du retour, ce sujet dont les exchange students ne parlent que très peu.

Je suis rentrée en France le 31 Août au soir.
La veille, j'avais décidé de faire une nuit blanche pour profiter un maximum de mon copain et de mes derniers instants au Japon. La journée on avait mangé dans un restaurant de Sengawa que Keisuke avait repéré et où il voulait m'amener une fois, puis on s'est baladés autour du parc de Soshigaya, et aussi dernier Starbucks. J'ai même acheté des bonbons japonais (pas tous bons ahah). Le soir, après avoir fait nos derniers Purikura, on est allés manger un dernier Yakiniku ensemble. C'était devenu une habitude pour tous les deux.
Puis sur le chemin du retour on a acheté des feux d'artifice au combini, que j'en avais toujours pas fait avec lui. C'était super sympa, on les a allumés dans le parc près de chez lui. Puis on est rentrés et on a traîné à la maison, on discutait, bref.
Puis dans la nuit comme on était en train de s'endormir on est allés se balader à pied jusqu'à la station suivante, avant de revenir. Et on a finalement dormi 1h30.

Le matin était le pire. Avec le stress, on était très tendus tous les deux, et on s'est préparés assez vite car on avait peur que ce soit juste pour avoir mon avion. On a traîné les deux valises jusqu'à l’aéroport via le train. C'était dur et lourd, on a cassé la poignée de l'une des valises.
A l'aéroport j'ai imprimé mes billets, un peu équilibré mes valises et on a attendu que les guichets de Lufthansa ouvrent. Puis on a pesé mes valises, l'une était trop lourde et j'ai enlevé le curry et la pâte de miso que j'ai mis en bagage à main. Une fois les grosses valises parties ça allait mieux, il restait que mon sac et l'ordi.
On a mangé des ramens dans un restaurant de l'aéroport tout en discutant. J'avais le coeur lourd, très lourd. Ca faisait déjà des jours que je pleurais quasiment tout le temps, mais là ça devenait insurmontable. Je suis même en train de pleurer en écrivant cet article pour vous dire. Je ne voulais pas partir, vraiment pas. On s'est posés sur des sièges pour attendre et là on s'est mis à pleurer tous les deux, c'était trop dur, puis on s'est calmés, on a parlé et remémoré les bons souvenirs de cette année.
Puis il m'a accompagné jusqu'à la douane où je n'arrivais pas à me décider à partir. C'était vraiment la douleur la plus insupportable que je n'aie jamais ressenti. Je n'arrivais quasiment pas à respirer, ça me faisait mal, et j'avais l'impression qu'on me volait quelque chose.
Et puis j'ai fini par partir, et à dire au revoir. Pour un an. Une longue année. J'ai passé la douane en pleurant, j'ai été à l'immigration, et ai rejoint les gates pour embarquer.

Le voyage a été long, mais il m'a paru moins long qu'à l'aller. Comme je n'avais pas bien dormi ces derniers jours, j'étais épuisée et j'avais tellement pleuré que j'ai dormi un peu. J'ai aussi regardé deux films, Transcendance et les Gamins (que j'ai pas fini). J'ai aussi préparé des mails pour envoyer durant l'escale, lu les lettres de Keisuke ... etc. C'était affreux.
Je me suis remise à pleurer en arrivant en Allemagne car je réalisais pleinement que cette fois, c'était vraiment fini. Puis j'ai eu 1h30 d'attente environ et j'ai vite passé la douane et rejoint mes gates pour pouvoir skyper un peu avec Keisuke, ce qui m'a permis de finir le voyage sereinement. J'ai rencontré une famille de franco-japonais très sympa dans l'avion, j'ai parlé avec la mère, et joué à Pokémon avec le fils. Ils habitent Marseille.
Puis je suis arrivée à l'aéroport de Marseille. Première surprise, mes valises défoncées. Seconde surprise plus réjouissante, alors que je pensais que seulement mon père venait me chercher, tout le monde était là pour m'accueillir. Ca m'a fait super plaisir !
Mais en même temps, je me sentais étrangère à tout, j'étais super mal à l'intérieur, je me forçais à sourire à tout le monde, à parler mais j'avais juste envie d'être toute seule. J'étais vraiment trop mal et personne ne pouvait comprendre mon sentiment de vide.

Le premier soir à dormir en France fut le pire. J'avais passé un mois chez mon copain et même avant j'étais quasiment toujours chez lui pendant 7 mois alors dormir seule, pensez-vous ... C'était affreux. Affreux !
Les premiers jours furent durs en réadaptation, c'est toujours dur actuellement mais je vais un peu mieux, je sors un max avec mes amis pour m'occuper l'esprit, j'écris, je lis ... J'essaie de ne pas trop penser au Japon. Je peux au moins confirmer avec certitude que je ne me sens pas bien en France. Je n'arrive plus à supporter l'attitude des gens, surtout dans la rue, le manque de respect, tout ça. Je suis retournée en cité U et déjà les détériorations se font voir. C'est affreux.

Mais bon. Le point positif dans tout ça c'est que je repartirai pour sûr au Japon.
Je vais étudier les Sciences du Langage et le Français Langue Etrangère cette année, et puis faire mon Master, et repartir là-bas. Je vais faire de mon mieux.

Mais une chose est sûre, c'est que c'est là-bas que je veux être, ici je me sens vide, incomplète. Il me manque quelque chose, et j'ai bien peur que ce sentiment ne soit pas prêt de me quitter.